Le syndrome du hamburger.

Comme beaucoup de gens, peut-être avez-vous décidé d’adopter de bonnes résolutions à la rentrée. Parmi les vôtres, il y a probablement celle d’adopter une alimentation équilibrée. C’est une bonne nouvelle pour votre santé ! Pour vous aider à réussir ce challenge, voici une astuce : méfiez-vous d’une association alimentaire que j’aime bien appeler : le syndrome du hamburger… C’est un piège pour la motivation !

En psychologie, la motivation est liée à la satisfaction de nos besoins. Dans le cerveau, ce comportement active une zone qu’on appelle le circuit de la récompense.

Tout irait bien dans le meilleur des modes si ce fameux circuit de la récompense n’obéissait qu’à nos motivations et s’arrêtait lorsqu’il y a satisfaction des besoins. Malheureusement, ce n’est pas le cas !

Faisons tout d’abord connaissance avec cette région du cerveau pour comprendre le syndrome de l’hamburger.

Le circuit de la récompense

Dans le cerveau, un ensemble de neurones sont répartis sur un trajet spécifique au niveau mésocorticolimbique. Ce sont eux les neurones du « circuit de la récompense ». Il est indispensable à la motivation et il est à la base de beaucoup de nos comportements. C’est lui qui nous guide vers l’action, que ce soit sur le plan alimentaire ou social.

Il est associé au plaisir provoqué par une activité ou l’attente d’une récompense, mais il est aussi guidé par le déplaisir associé à éventuelle défaite ou punition. Il s’active lorsque l’on réussit et également lorsque l’on perd. Dans ce cas, il génère des comportements que l’on retient pour éviter un nouvel échec.

Son rôle est lié à la survie de notre espèce. Pour ce faire, il s’y prend, entre autres, de deux manières. D’une part, il cherche à satisfaire nos besoins et d’autre part, il nous pousse à agir dans l’espoir d’obtenir une récompense. Dans le cerveau, la satisfaction du plaisir et la recherche de récompense correspondent à deux sous-circuits différents : le liking / le wanting.

Le liking et le wanting

La dissociation liking / wanting est intéressante car elle permet d’isoler :

  • Une action liée à la satisfaction d’un besoin fondamental (ex : calmer la faim) : le liking.
  • Une autre action en rapport avec les comportements de recherche de plaisir en dehors de tout apaisement d’un besoin fondamental (ex : manger sans avoir faim) : le wanting.

Quand tout fonctionne bien, les deux sous-circuits se complètent. Le wanting s’active pour la recherche de plaisir et le liking aussi lorsqu’il y a satisfaction des besoins. Après satisfaction, le comportement s’arrête. Par exemple :

  1. Vous aviez faim,
  2. Vous êtes allé chercher à manger,
  3. Vous avez mangé,
  4. Vous vous êtes arrêté de manger car vous n’aviez plus faim… Ça, c’est quand tout va bien !

Le problème est que ces mécanismes d’actions peuvent aussi s’activer de façon distincte, c’est-à-dire chacun dans son coin. Cette possibilité est à l’œuvre lors de l’ingestion conjointe d’un repas combinant une forte proportion de lipides et de glucides … comme un hamburger.

Selon les études, cette association provoquerait une rupture du fonctionnement combiné, bloquant les signaux de satisfaction des besoins (liking) au profit de la récompense (wanting). Ce qui veut dire que le circuit de recherche de récompense (wanting) continue à s’activer sans écouter le liking qui dit qu’il y a satisfaction des besoins. Concrètement, vous continuez à manger sans avoir faim. Un vrai dialogue de sourds, à l’origine de certains comportements addictifs.

Comment agir pour limiter ce phénomène ?

Voici quelques pistes pour éviter à votre cerveau le piège du clivage des deux circuits :

  • Le hamburger fait maison : comme le circuit de la récompense est très sensible au sucre, un premier moyen d’action peut être de limiter la charge glycémique en choisissant de faire son hamburger soi-même avec un pain complet ou semi-complet.
  • Commencer par une assiette de crudité : les légumes de l’assiette auront le même effet et participeront à envoyer des messages de satiété.
  • Ajouter une pointe d’amertume ou d’acidité : troquez la salade verte pour de l’endive. Son amertume réveillera votre palais et votre cerveau aussi !

Voilà. Vous avez désormais toutes les infos pour ne pas vous laisser avoir par le syndrome du hamburger. Et quand bien même vous tomberiez dans le panneau, sachez que la motivation se muscle au quotidien… Nous aurons l’occasion d’en parler lors d’un prochain article.

Le café

Le café est une des boissons les plus consommées au monde. On dit qu’il améliore la vigilance, qu’il empêche certaines personnes de dormir et pas d’autres. Qu’en est-il vraiment ?

Qu’est ce que le microbiote ?

On entend beaucoup parler de microbiote, mais sa définition est un peu floue parfois. Savez-vous ce qu’est le microbiote ?